dimanche 30 novembre 2014

J'ai lu : "Waylander III, Le Héros dans l'Ombre" de David Gemmell

 
 
L'histoire :
 
À l’automne de sa vie, Waylander cherche la paix, mais les crimes du passé reviennent le hanter… Des créatures légendaires ravagent le monde. Cette fois, aucune armée ne pourra s’y opposer. Quelques héros décident de lutter contre ce fléau avec, à leur tête, un mystérieux Homme Gris aux mains couvertes de sang, connu chez les Drenaïs comme le héros assassin. Pour venir à bout de ce mal, Waylander, prince des tueurs, devra tuer un homme qui ne peut pas mourir.
 
Mon Avis :
 
Après deux premiers volumes plutôt pas mal fichus, je me suis précipité sur celui-ci, confiant et motivé.
Sauf que comme souvent dans une saga dont les suites ont été faites sur commande de l'éditeur, l'histoire n'est carrément pas à la hauteur. L'intrigue est fine comme du papier cigarette, et Waylander ne fait que tuer à la chaine des groupes de gens, un peu toujours de la même manière.
Les héros qui le secondent n'ont pas le charisme des précédents volume, on a même l'impression que Yu-Yu ressemble à Jar-Jar Binks...autant dire que la comparaison n'est pas flatteuse.
 
Le coup du portail inter-dimensionnel fait penser à la sage de la Faille, mais en moins réussi. On ne comprend pas bien les motivations des méchants, et d'ailleurs, comme toujours, certains d'entre eux vont finalement devenir gentils. Mais là aussi c'est raté. D'habitude, on s'attache à eux aussi, on comprend leur ambivalence et leur repentance. Là, rien...on ne ressent rien pour eux.
 
La fin reste la partie la plus réussie du roman. Il était temps que ça s'arrête.
 


lundi 24 novembre 2014

Portrait de Roi #2 : Charles II d'Espagne

Aujourd'hui, c'est lundi. Et le lundi quand il fait gris, rien de mieux qu'une petite lecture ludique et culturelle!

Le billet du jour fera exception à la règle puisque nous découvrirons le destin d'un roi d'Espagne et non pas de France.

Penchons nous sur le malheureux Charles II, dit "l'Ensorcelé". Pourquoi lui? Eh bien je vous avais promis le portrait d'un roi fou, et lui le pauvre de ce côté là n'était sacrément pas gâté!

 
Mais qui es-tu jeune Charles?
 
- Il né à Madrid le 6 novembre 1661. Il est l'héritier de la prestigieuse maison de Habsbourg qui règne sur l'Espagne depuis 150 ans et qui considéré comme la monarchie la plus puissante d'Europe.
 
- Un peu comme d'habitude à l'époque, son grand frère est mort à 16 ans de l'appendicite, c'est donc bien Charles qui est destiné à régner après son père Philippe IV.
 
- Fruit d'une union plusieurs fois consanguine, Charles né lourdement handicapé. Ses grands parents paternels étaient à la fois cousins et petits cousins, du côté maternels ils étaient cousins. Il est ainsi issu de 3 mariages oncles / nièces...L'une de ses aïeule s'appelait Jeanne la Folle...
 
- Cette tendance un peu dégoutante a produit sur le pauvre enfant des effets désastreux : il né maladif, rachitique et débile. Il est atteint de prognathisme et sa langue est si grosse qu'il bave énormément. Plus tard, cet handicap l'empêchera tout sa vie de parler distinctement. Il a de plus hérité de son père une syphilis congénitale qui lui provoque de graves troubles neurologiques.
 
- Son état entraîne de graves retard de développement : il ne parle qu'à 4 ans, ne marche qu'à 8. A 10 ans, il ne sait pas lire. A sa mort, il ne savait toujours pas lire ni écrire...
 
- Il a seulement 4 ans lorsque son père meurt. Et vu son état de santé, toute les cours d'Europe cherche déjà comment mettre la main sur la couronne d'Espagne, présageant une mort rapide du jeune garçon. Une empathie des autres rois qui fait plaisir à voir!
 
- Il atteint pourtant 18 ans, et se marie avec la nièce de Louis XIV, Marie-Louise d'Orléans. Celle ci meurt 10 ans plus tard, laissant Charles dans un état de profonde dépression...
 
- Bon, pas si profonde que ça la dépression, car Charles se remarie 6 mois plus tard avec Marie-Anne de Neubourg.
 
- Imberbe (sa puberté n'a pas eu lieu), stérile et impuissant, le roi ne parvient pas à avoir d'enfants, la succession d'Espagne va être l'occasion de guerres entre les autres rois d'Europe.
 
- Il parle très mal espagnol, utilisant le plus souvent le français qu'il maîtrise mieux...mais comme personne ne comprend ce qu'il dit...
 
- Ses contemporains le décrivent comme quelqu'un de sincère, rieur et gentil, au caractère enfantin. Il mesure 1m92 (un géant pour l'époque!), et son extrême habileté à l'escrime est reconnue dans toute l'Europe. Il est toutefois incapable de se concentrer sur la moindre chose, et n'a aucune notion de sa richesse, de son territoire, ou même du temps qui passe.
 
- Il a de long cheveux blond naturels car le fait de mettre une perruque (usage de l'époque) lui faisait peur. Il ne supporte pas que quelqu'un mette les mains au dessus de sa tête.
 
- A partir de 1696, il fait de plus en plus de crises d'épilepsie : 6 par jour. Les deux derniers mois de sa vie, il en fait 25 par jour.
 
- En 1697, il commence à souffrir d'hallucinations lui faisant voir des bêtes démoniaques. Il tue notamment un courtisan qu'il avait pris pour un loup...(Charles VI sort de ce corps!)
 
- A partir de 1698, il souffre de migraines terribles qui l'empêchent de sortir et saigne fréquemment du nez. Il ne tient plus que difficilement debout.
 
- Il meurt à 39 ans, en 1700, après de longs mois d'agonie et de souffrances entrecoupée de délires.
 
- La ville de Charleroi en Belgique a été nommée ainsi pour lui rendre hommage en 1666 (la Belgique faisait partie du Royaume espagnol)
 
Après sa mort :
 
Aucun héritier, et une couronne qui attise les convoitises! Charles II laisse l'Espagne a la merci de l'appétit des souverains voisins qui rivalisent d'imagination pour s'emparer du royaume et de ses richesses venant du Nouveau-Monde.
 
C'est finalement Louis XIV qui, le plus malin, emporte la partie en réussissant à placer son petit fils Philippe, 2e fils du Grand Dauphin, sur le trône espagnol sous le nom de Philippe V.
 
Ce roi met les Bourbons français au pouvoir...jusqu'à nos jours! En effet, le roi d'Espagne actuel est un descendant direct de Philippe V et donc de Louis XIV!

La semaine prochaine, changement de pays, nous revenons en France et j'aurais du lourd, du très très lourd!

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lundi 17 novembre 2014

Portrait de Roi #1 : Charles VI "Avant j'étais schyzophrene, mais maintenant nous allons mieux"

Aujourd'hui c'est lundi, et le lundi c'est pourri. Sauf si par dépit, par ennui ou par envie, tu viens ici lire ceci.

Nous parlerons aujourd'hui de Charles VI, dit "le Bien Aimé" dans la première partie de sa vie, puis "Le Fou" dans la seconde...Eh oui, entre temps, ce pauvre Charles a disons-le quelque peu pété un câble.

Avant d'aller plus loin, voici un portrait de notre ami royal du jour :

 
Mais qui es-tu Charles?
 
- Il est né le 3 décembre 1368 et devient roi de France en 1380, à la mort de Charles V, son père.
 
- Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans, et Charles démarre plutôt bien son règne : victoire à la bataille de Roosebeck, restauration de l'autorité royale, prise de possession de la Flandre, alliances matrimoniales startégiques...bref, tout se passe bien jusqu'en 1392...

1ere crise de folie :

Nous sommes au mois d'aout 1392. Il fait très chaud et Charles se sent fiévreux. Il décide tout de même de se rendre en Bretagne en passant par Le Mans, où la plus grande partie de son armée est stationnée.

Malgré la température estivale, Charles est vêtu d'un surcot (sorte de robe courte) en velours noir et de chausses noires, la tête couverte d'un chaperon rouge écarlate également en velours...Il doit transpirer comme un porc le gredin...Ses commandants et princes chevauchent loin en arrière, officiellement pour ne pas l'incommoder, officieusement surement à cause du comportement déjà chelou du roi.

Un vieil homme en tunique blanche genre Père Fourras sort alors du bois et empoigne la bride du cheval de Charles en lui criant "Arrête, noble roi, ne passe outre, tu es trahi". Les Princes parviennent à éloigner le vieil homme mais ne le chasse pas du convoi. Et le gars va passer encore 30 minutes à crier de l'arrière de la troupe : Michel Relou, c'est lui! On se doute que les paroles de l'homme ont du commencer à faire cogiter le roi.

Alors que tout le monde traverse une plaine en plein soleil, un page qui porte la lance du roi s'assoupi et la lance vient frapper le casque d'un autre page. Charles VI, sortant de sa torpeur, sursaute, se met à hurler et de la pointe de son épée frappe les deux pages en criant :"Sus! Sus aux traitres!"

Puis, dans un état de démence, il se précipite sur Louis d'Orléans, son frère qui parvient de justesse à éviter les coups.

Charles va tout de même tuer encore 4 gardes avant d'être maitrisé par un Prince.

On lui ôte doucement ses armes, on l'allonge. Il ne parle plus et ne reconnait plus personne, pas même son frère...Les Princes le ligote sur un chariot pour la fin du trajet. Charles va rester inconscient durant 2 jours puis se remet.

2e crise de folie "Le Bal des Ardents":

Nous sommes cette fois en 1393. Le roi va mieux, et en janvier il décide d'organiser un Charivari, sorte de bal costumé. Oui, il est comme ça Charles, il aime s'amuser.

Le 28 janvier à l'Hôtel Saint Pol donc, pour les noces d'une demoiselle d'honneur de la reine Isabeau de Bavière, se succèdent fêtes et banquets. Au soir, les convives se mettent à danser au son des musiciens conviés pour l'occasion.

Charles VI étant un amuseur de première classe a une idée fabuleuse pour amuser la Cour et animer la fête. Il décide avec 4 compagnons de se déguiser en sauvages. Milon, comte de Joigny, Yvain de Foix, Ogier de Nantouillet, Aymard de Poitiers et Charles s'enduisent de poix recouvert de plumes et de poils d'étoupe avant de se lier les uns aux autres par des chaînes, sauf Charles qui ne s'attache pas...et nous verrons qu'il a eu le nez creux...

Au milieu de la nuit, et alors que les lumières s'éteignent, la fête bat son plein. Les 5 sauvages entrent dans la salle du bal et commencent à danser en criant tels des sauvages. D'abord surpris, les invités se prêtent finalement au jeu.

Le frère du roi, qui est arrivé depuis peu et a passé une bonne partie de la nuit dans une taverne est intrigué par ces déguisement et décide de savoir qui se cache sous ces masques. Il s'empare d'une torche et s'approche des 5 rigolos...trop près malheureusement car leurs costumes s'enflamment aussitôt (merci la poix et l'étoupe!)

Les 4 fêtards enchainés, transformés en torches humaines, ne peuvent se dépêtrer à cause des chaines.
Le roi est sauvé par sa tante, âgé de 14 ans, Jeanne de Boulogne, duchesse du Berry, qui a la présence d'esprit de l'envelopper de ses jupons pour étouffer les flammes.

Ogier de Nantouillet fini par se libérer et plonge dans une cuve où sont rincés les verres. Yvain de Foix tente d'atteindre la porte où deux valets l'attendent avec du linge mouillé : il n'y parviendra pas. Les deux autres compagnons brûlent pendant 30 minutes sous les yeux des invités et du roi. Les 4 compagnons de Charles mourront les uns après les autres après 3 jours d'une agonie terrible.

Cette fois, Charles ne se remettra jamais de cet épisode et sombre définitivement dans la folie, même s'il aura quelques accès de lucidité. Son règne se sera qu'une longue alternative de régence et retour au pouvoir.

Conséquences de la folie du roi :

En 1420, après la terrible défaite d'Azincourt, Charles signe avec Henri V d'Angleterre le traité de Troyes, par lequel il reconnait que le seul héritier de la couronne de France sera à sa mort, le roi d'Angleterre. Charles VII se retrouve donc dans une situation désespérée car défait de ses droits sur la couronne. Mais une certaine Jeanne d'Arc, considérant le traité comme nul car signé sous l'emprise de la folie, va sonner la révolte, faire couronner Charles VII et remettre la France sur le chemin de la victoire.

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La semaine prochaine, je reviendrais avec une chronique sur un autre roi fou, et j'aurais du lourd, du très très lourd!


jeudi 13 novembre 2014

J'ai lu : "Waylander II, Dans le Royaume du Loup" de David Gemmell




 
L'histoire :
 
Il venait d'un enfer de souffrance et entra dans un monde de mort. Dans les monts de Skeln, Dakeyras l'homme des bois et sa ravissante fille Miriel vivent dans la solitude et l'harmonie. Ils ne savent pas qu'un groupe de guerriers sanguinaires rôde dans les montagnes. Des hommes qui n'ont jamais connu la défaite, pour qui la vengeance et la torture sont comme la viande et la boisson. Pour dix mille pièces d'or, ils sont prêts à tuer l'homme des bois. Ces combattants endurcis n'ont pas peur de cette mission... Ils devraient. Car Miriel est une fille de feu et d'acier, maîtrisant l'arc et l'épée grâce à l'enseignement du plus mortel assassin qui ait jamais vécu : son père, mieux connu sous le nom de... Waylander!
 
Mon Avis :

Que dire? C'est du Gemmell, ça résume tout. Ah...tu n'as jamais lu de Gemmell, toi lecteur débutant ou voyageur du Net tombé sur cette page en cherchant tout à fait autre chose? Alors laisse moi te guider vers le bonheur absolu en Fantasy.

On est loin de l'univers fouillé et réaliste de la saga du Trône de Fer bien sûr. Lire un roman de David Gemmell, c'est un peu comme quand tu vas chez ta mémé. Tu sais exactement à quoi t'attendre, il n'y aura pas de surprise, tu n'auras qu'à te laisser prendre en charge, mais c'est exactement ça que tu vas aimer, ce goût de connu et d'agréable.

Ici, l'auteur ne déroge pas à la règle : un héros vieillissant, des méchants pas trop méchants qui deviennent gentils, des méchants vraiment méchants qui restent méchants, des prophéties qui s'accomplissent quoi qu'on fasse, des sièges de châteaux à 50 contre 1 que les défenseurs n'ont aucune chance de s'en sortir mais ils s'en sortent quand même...bref, sans spoiler, tu connais déjà les 3/4 du bouquin.

Alors pourquoi mettre une très bonne note et une critique positive? Eh bien parce que comme je l'ai dit plus petit chenapan, ça fait quand même du bien de lire ce genre de livre. Gemmell sait rendre ses histoires totalement épique, et puis on a envie de savoir là génèse de la saga Drenaïe (ça c'est pour ceux qui connaissent). L'histoire se déroule 10 ans après le premier volume, et on retrouve peu de personnages...vu qu'ils sont presque tout morts...bref, Waylander est toujours aussi cool et éclipse une grande partie des personnages secondaires. C'est par contre avec un plaisir certain que l'on retrouve l'Ordre des Trente et Dardalion.

La lecture est hyper simple, et tu ne seras pas déstabilisé lecteur, car Gemmell saura te tenir en haleine, même si tu as deviné la fin dès la 3e page.

Je me jette sur le volume 3 et je reviens!



lundi 10 novembre 2014

Une femme dans l'Histoire #1 : Élisabeth-Charlotte du Palatinat, dite la "Palatine"

Aujourd'hui, c'est le 10/11 et il y a ceux qui font le pont et ceux qui bossent comme des nuls avant de se reposer demain. Quoiqu'il en soit, vous pouvez légitimement occuper ce jour férié souvent maussade en lisant cette chronique pleine de chose rigolote.

En effet, nous parlerons aujourd'hui d'une femme au caractère fort et qui est pour moi l'un de mes personnage historique préféré : Elisabeth-Charlotte du Palatinat, dite "La Palatine". Pourquoi elle? eh bien tout simplement parce que dès son arrivée en France, elle a entretenu avec sa tante Sophie une correspondance franchement drôle! Compilation des meilleurs extraits.

 
Mais qui es-tu Elisabeth-Charlotte?

- Princesse allemande, elle né le 27 mai 1652, elle a écrit près de 60 000 lettres! La plupart étaient destinées à sa tante Sophie qui lui fit office de mère par procuration après le divorce de ses parents. Ses proches la surnomment "Liselotte"
 
- En 1671, elle épouse Philippe d'Orléans, le frère de Louis XIV. Mariage purement politique car personne ne l'ignore à la Cour, Philippe préfère de loin les hommes. Il se farde le visage, ne porte que des chaussures à très haut talon, bref, la pauvre Elisabeth a épousé Vincent McDoom!
 
- Lors de son mariage, elle se décrit ainsi : "J'ai toujours été laide, j'ai une grande bouche et les dents gâtées". Mais elle est pleine d'esprit, et c'est ce qui lui attirera toute sa vie le respect de Louis XIV
 
- Son mari n'est pas le seul à être adepte du "vice italien". Elle parle ainsi de la Cour : "Celui qui voudrait détester tout ceux qui aiment les garçons ne pourrait pas ici aimer six personnes. Certains haïssent les femmes comme la mort et ne peuvent aimer que les hommes. D'autres aiment les hommes et les femmes. D'autres aiment seulement les enfants de dix ou onze ans, d'autres les jeunes gens de dix-sept à vingt-cinq ans. Il y en a d'autres qui n'aiment ni les hommes ni les femmes et se divertissent tout seul. Enfin, il y a ceux qui se débauchent avec tout ce qui leur tombe sous la main : animaux et hommes..."
 
- Liselotte ne supporte pas la maîtresse de Louis XIV, Mme Maintenon. Voici ce qu'elle dit d'elle dans ses courriers : "La vieille conne est plus âgée que moi, j'espère donc que j'aurais avant ma fin le plaisir de voir crever la vieille diablesse"
 
- Lorsque meurt Louvois, le ministre de Louis XIV, elle ne peut s'empêcher d'écrire : "Pour ma part, j'aurais préféré qu'une vieille conne fut crevée que lui, car elle va être à présent plus puissante que jamais et sa méchanceté se manifestera de plus en plus"
 
- Lorsque Louis XIV impose de marier sa fille bâtarde Mle de Blois au fils d'Elisabeth et Philippe, elle explose de colère et gifle son fils d'avoir accepté de telle fiançailles déshonorante! Elle dira : "Ma belle-fille ressemble à un cul comme deux gouttes d’eau!" Sympa les relations belle-mère / belle-fille!
 
- La classe allemande : Elle décrit ainsi dans un courrier avec une joyeuse insouciance les pets tonitruants qu'elle échangeait avec son mari en s'esclaffant. Leur fils, le duc de Chartres, s'exclame alors : "S'il en est ainsi, j'en ai autant envie que Monsieur et Madame". "Et son pet avait été le plus sonore". Liselotte conclu ainsi : "Ce sont des conversations princières. Si des curieux ouvrent mes lettres, j'offre cet encens en étrennes au premier qui ouvre et lit cette lettre avant vous ma tante"
 
- Après avoir attrapée la petite vérole et en avoir guérie en ne suivant pas le traitement des médecins, elle devient encore plus laide : "Je suis carrée comme un dé. Ma peau est d'un rouge tacheté de jaune, je commence à grisonner, mon front et mes yeux tout ridés, mon nez toujours aussi de travers mais très brodé par la variole, ainsi que mes deux joues. J'ai les joues plates, un double menton, les dents gâtées : voyez ma jolie figure!"
 
- La reine du détail scatologique : Les châteaux à l'époque ne sont pas les temples de l'intimité tant la Cour est nombreuse. Elle écrit à sa tante les difficultés à faire ses besoins en toute tranquillité : "Tout le monde nous voit chier : Impossible de s'installer sur sa chaise percée sans qu'il y passe des hommes, des femmes, des filles, des garçons, des abbés, des Suisses." Elle envie ainsi sa correspondante : "Vous êtes bienheureuse d'aller chier quand vous voulez! Chiez donc tout votre chien de soûl!" Liselotte, inspirée, continue ainsi : "Nous n'en sommes pas de même ici, où je suis obligée de garder mon étron pour le soir; il n'y a point de frottoir aux maisons du côté de la forêt. J'ai le malheur d'en habiter une, et par conséquent le chagrin d'aller chier dehors, ce qui me fâche, parce que j'aime chier à mon aise, et je ne chie pas à mon aise quand mon cul ne porte sur rien. Soyez à table avec la meilleure compagnie du monde; qu'il vous prenne envie de chier, il faut aller chier. Soyez avec une jolie fille ou femme qui vous plaise; qu'il vous prenne envie de chier, il faut aller chier ou crever. Ah! maudit chier! Tout l'univers est rempli de chieurs, et les rues de Fontainebleau de merde, principalement de la merde de Suisse, car ils font des étrons gros comme vous, Madame."
 
Sa mort :
 
Liselotte s'éteint en 1714. Malgré sa descendance limitée, elle est l'aïeule de la plupart des pinces et princesses catholique : famille royale de Belgique, de Bulgarie. Elle est aussi l'arrière grand mère des empereurs Joseph II et Léopold II, de Marie-Antoinette. De manière plus lointaine, elle est aussi l'aïeule de Marie Louise, la seconde épouse de Napoléon!
 
Personnage truculent, la Palatine a fait l'objet de plusieurs ouvrages que je vous conseille de vous procurer pour en savoir plus sur celle que certains appellent "la commère de Versailles".
 
Si cette chronique vous a plu, aimez, commentez, partagez! Il n'est pas exclu que je fasse d'autres articles prochainement sur des personnages féminin ayant laissé leur empreinte dans l'Histoire de France.
 
La semaine prochaine, un billet sur un tout autre thème, et j'aurais du lourd, du très très lourd!

lundi 3 novembre 2014

Les Rois qui ont eu une mort nulle #Bonus : Richard Coeur de Lion "Sortez couverts!"

Aujourd'hui, pour ce dernier épisode "bonus", je vous parlerais non pas d'un roi de France, mais d'un roi d'Angleterre dont le surnom évoque aussitôt un camembert : Richard 1er, dit Richard Cœur de Lion.

Pourquoi un épisode sur ce roi? Eh bien tout simplement parce qu'il est mort de manière idiote en France.

 
 
Mais qui es-tu Richard?
 
 
- Il est né le 8 septembre 1157 à Oxford. Richard est le fils de Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine. Sa mère, française, a d'abord été l'épouse du roi de France Louis VII. Elle est donc la seule femme a avoir été Reine de France puis Reine d'Angleterre.
 
- Il est tout d'abord promis à Alix, fille de Louis VII. Mais une fois la pauvre jeune femme en Angleterre, le propre père de Richard va abuser d'elle et en faire sa maitresse. Richard a légitimement les boules et se révolte contre son père mais finira par se soumettre en 1173, renonçant également à son mariage avec Alix. Il épousera finalement Bérangère de Navarre mais n'aura aucun enfants.
 
- Le fils à sa maman : il n'est pas destiné à régner, et pourtant, il est le fils préféré d'Aliénor qui lui donne une éducation élargie à des domaines culturels peu habituels pour des rois à l'époque. Richard sait en effet parler plusieurs langues, et il est un poète et écrivain reconnu. Après la mort de ses deux frères ainés, il devient roi en 1189.
 
- Lors de sa révolte contre son père, et au cours d'une bataille, il se retrouve face à Guillaume le Maréchal, réputé pour être le meilleur chevalier d'Europe. Richard est de plus désarmé. Il doit supplier son adversaire pour avoir la vie sauve.
 
- Lors de la 3e croisade en 1191, il se rend tristement célèbre en faisant massacrer 3000 prisonniers musulmans après la chute de St Jean d'Acre.
 
- De 1192 à 1194, il est prisonnier d'Henri VI, l'empereur du Saint Empire Germanique. Sa mère va réunir péniblement la rançon permettant de le libérer, équivalent à 2 années de recette du royaume d'Angleterre! C'est Aliénor elle même qui va transporter et remettre la rançon.
 
- En 1196, lors du siège de Gaillon dans l'Eure, il reçoit un carreau d'arbalète dans le genou et son cheval est tué. Il aurait dû commencer à se méfier comme nous allons le voir plus loin...
 
- Il est respecté par ses ennemis, comme le chef des musulmans Saladin, qui reconnaissent en lui un combattant et un stratège hors norme.
 
- Afin de démontrer leur bonne entente, Philippe Auguste, roi de France, et Richard qui se connaissent depuis l'enfance, dorment dans le même lit lorsqu'ils se rencontrent! Il se murmure qu'il y avait plus que de l'amitié dans ces nuits communes... Rumeur ou vérité, il n'en demeure pas moins que Richard n'a jamais mis beaucoup d'entrain à voir sa femme et encore moins lui faire des enfants. La théorie d'un roi bisexuel fait son chemin chez les historiens, même si la vérité ne sera jamais connue.
 
Sa mort :
 
Comme nous l'avons vu, Richard n'a pas peur de grand chose et a déjà été blessé lors du siège de Gaillon.
 
Une fois libéré de son cachot germanique, Richard va s'employer à récupérer  les territoires que Philippe Auguste lui a piqué durant sa captivité, et pendant 5 ans, il va enchainer les sièges de châteaux et batailles...jusqu'au 6 avril 1199.
 
Ce jour là, Richard Cœur de Lion assiège le château de Chalus en Haute-Vienne. Il décide de faire un peu la mariole en inspectant ses lignes, sans armure. Un chevalier de petite noblesse française, Pierre Basile, le prend en joue avec son arbalète et l'atteint à l'épaule.
 
La blessure n'est pas très grave, mais le médecin qui soigne Richard est maladroit : il casse la flèche avant de l'extraire. Le carreau étant en forme de losange à quatre pans, il doit largement incisé pour le retirer. La blessure est alors colmatée par du gras de lard... Evidemment, quelques jours plus tard, la gangrène se déclare.
 
Mercadier, qui dirige l'armée de Richard, lance alors l'assaut sur le château et tue tout ses occupants sauf Pierre Basile qui est amené devant le roi qui agonise :
 
"Quel mal t'avais-je fait? lui demande Richard. Pourquoi m'as-tu tué?
- Vous aviez bien vous tué de votre main mon père et mon frère! J'ai pris ma revanche" lui répond le jeune chevalier d'après les chroniqueurs anglais.
 
Richard décide alors de libérer Pierre Basile et ordonne qu'on lui donne même de l'argent.
Sentant sa fin proche, il fait appeler sa mère, qui à 80 ans, traverse la moitié de la France pour venir au chevet de son fils. C'est elle qui, le cœur brisé, lui ferme les yeux onze jours après qu'il ait reçu le carreau d'arbalète. Richard s'éteint à 41 ans, d'avoir voulu faire le beau devant ses soldats.
 
Pierre Basile, lui, sera vite rattrapé par Mercadier, écorché vif puis pendu.
 
Philippe Auguste, apprenant la mort de son ancien ami mais rival, dira : "Moi je suis sain et sauf, je suis vivant et Roi de France"
 
Richard Cœur de Lion, n'ayant pas eu d'enfants, c'est son frère Jean Sans Terre qui montera sur le trône. Et si vous connaissez l'histoire de Robin des Bois, vous connaissez sans doute cette partie là!
 
C'était le dernier épisode de la série de l'automne sur les rois qui ont eu une mort nulle. Dès la semaine prochaine, je vous donne rendez-vous pour une chronique hors série, et j'aurais du lourd, du très très lourd.
 
Si cette série vous a plu, parlez en à vos voisins, vos amis...Et si vous n'avez pas de voisins et pas d'amis, alors laissez un commentaire, ça fait toujours plaisir.
 
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