lundi 23 février 2015

Les duels célèbres : "C'est toi qui l'a dit c'est toi qui l'est!"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on est toujours bloqué sur les routes enneigées de Savoie parce qu'on a voulu faire le beau au ski, soit on lit "La petite histoire de l'Historie".

Comme moi je trouve que la neige elle est trop molle, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui de quelques duels célèbres.

 
Mais c'est quoi un duel d'abord?
 
Le duel sert principalement à réparer un affront, régler un litige d'affaire ou de justice...Il s'agit d'un combat dont les règles sont définies à l'avance. Il se déroule à un endroit et une heure décidée par les protagonistes qui doivent venir avec 2 témoins chacun. Le duel était une affaire d'honneur et était pris très au sérieux.
 
La victoire peut se décider au premier sang, c'est à dire que le combat s'arrête dès qu'un combattant est blessé et saigne. Le duel peut aussi être mené à mort.
 
Les duels de nobles se faisaient à l'épée. En effet, les paysans, les "vilains" réglaient leurs duels aux poings, n'ayant évidemment ni la formation ni l'équipement pour se battre à l'épée. C'est d'ailleurs de là que vient l'expression "Jeux de mains, jeux de vilains". En gros, se battre aux poings, c'était bon pour les pauvres...
 
Quelques duels  / duellistes célèbres :
 
- Louis Auguste Bourbon, petit fils de Louis XIV, tué en duel
 
- Paul de Cassagnac. 22 duels entre 1880 et 1889 sans jamais être blessé! Il a même refusé un 2e duel à un adversaire qu'il avait déjà gravement blessé un mois avant. Et en plus il l'a clashé en lui répondant "Non Monsieur! j'ai pu consentir à être votre adversaire, il me répugne de devenir votre charcutier" Blam dans ta face!
 
- Georges Clémenceau, le Tigre, qui avait à son actif 12 duels dont un contre le futur président du Conseil, Paul Deschanel.
 
- Janvier 1601 : Robert Mansell, amiral anglais, et John Heydon se battent en duel pour une querelle de voisinage. John a la main gauche tranchée...celle-ci, momifiée, est toujours conservée au château de Norwich si vous voulez aller la voir.
 
 
- 30 mars 1958 : Serge Lifar, chorégraphe, et le marquis de Cuevas, 72 ans. Les deux adversaires se battent à l'épée. L'un des témoins du marquis est un ancien militaire qui débute en politique et  qui n'est pas encore borgne : un certain Jean Marie Le Pen...
 
- Le dernier duel en France eut lieu le 21 avril 1967, entre René Ribière et Gaston Deferre, l'emblématique maire de Marseille, après que ce dernier eut traité René Ribière d'abruti dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
 
- Le 27 avril 1578 : "Duel des Mignons". Des courtisans se battent pour la faveur d'Henri III, avec leurs témoins, à 3 contre 3 : quatre morts et un blessé (le 6e s'en tire bien ou a fait semblant de se battre...)
 
- Andrew Jackson, futur président des Etats Unis, reçoit en mai 1806, une balle en pleine poitrine lors d'un duel. Cela ne l'empêchera pas de tuer son adversaire lorsque vient son tour de tirer. Il gardera toute sa vie la balle dans la poitrine.
 
- Marcel Proust, se bat en duel en 1897, mais son adversaire et lui, dandys ne souhaitant nullement se blesser, tirent 2 balles en l'air.
 
 
Si vous avez aimé cette chronique, aimez, commentez, partagez! Et si vous n'avez pas aimé, retrouvons nous dans le pré dimanche à 16h, avec des épées, je vous jetterais le gant.
 
La semaine prochaine, j'espère que vous aurez le cœur bien accroché car nous assisterons à des choses pas jolies jolies...et j'aurais du lourd, du très très lourd!




lundi 16 février 2015

Une femme dans l'Histoire #7 : Marie-Thérèse de France "Plus belle la vie"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on se mate l'intégrale de Navarro en versant sa petite larme, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".

Comme moi je n'aime pas trop les séries policières, j'ai le plaisir...enfin non, là pour cet article on peut vraiment pas parler de plaisir...En effet, nous allons dérouler le fil de la vie de Marie-Thérèse de France, et c'était franchement pas une princesse chanceuse, que même la vie de Princesse Sarah à côté c'est de la rigolade.

Carrément née à la mauvaise époque et au mauvais endroit, la pauvre petite va morfler. Mais je vous connais petits sacripants : c'est bien pour ça que vous êtes là, alors allons-y!

 
Mais qui es-tu Marie-Thérèse?
 
- Né le 19 décembre (comme mon papa) 1778 (pas comme mon papa), elle est le premier enfant du couple le plus en vue du moment : Louis XVI et Marie-Antoinette. Il aura quand même fallu à Louis 8 ans pour trouver le chemin du lit conjugal...
 
- Tout le monde l'appelle "Madame Royale", même si sa mère, la désinvolte et frivole Marie-Antoinette la surnomme "Mousseline la Sérieuse". On imagine qu'à côté de Marie Antoinette, on doit facilement paraitre sérieuse.
 
Marie-Thérèse à 6 ans

- En 1789, elle a 11 ans. Et elle ne le sait pas encore, mais elle vient de connaitre les seuls moments de bonheur de sa vie. Son petit frère, Louis-Joseph, de constitution fragile, meurt à seulement 8 ans. Sa petite sœur Sophie est déjà morte l'année précédente à 1 an. Il ne lui reste plus qu'un frère, le jeune Louis-Charles qui a 4 ans. Mais à Versailles, s'ouvrent les Etats Généraux...et c'est le début de la fin
 
- A partir d'octobre 1789 et la marche des femmes menée par Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, la famille royale est forcée de quitter le confort de Versailles pour vivre sous bonne garde au Palais des Tuileries. A chaque émeute, la pauvre enfant de 11 ans pense qu'elle et sa famille seront tués.
 
- En 1792, c'est la descente aux enfers. La famille royale est enfermée à la Prison du Temple après la tentative ratée de fuite à Varenne.
 
- En prison, elle dispose de si peu de vêtements qu'elle apprend à les raccommoder elle même tous les soirs. On l'appelle désormais "Thérèse Capet" selon l'usage citoyen de la Révolution.
 
- Elle a 14 ans quand son papa le brave Louis est condamné à mort puis exécuté en janvier 1793.
 
- En septembre de la même année, sa mère et son jeune frère qui a 8 ans sont transférés à la prison de la Conciergerie. En octobre, c'est Marie-Antoinette qui est à son tour guillotinée. Marie-Thérèse retrouve son frère et sa tante qui reviennent à la prison du Temple pour peu de temps...la famille royale embarrasse les révolutionnaires : il faut les séparer.
 
- Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI et tante de la jeune princesse est guillotinée en mai 1794
 
- Le jeune Louis meurt à 10 ans en juin 1795, vraisemblablement des suites de mauvais traitements reçus en prison et de la tuberculose. Marie-Thérèse est désormais seule, tout ses autres parents proches ayant immigré à l'étranger, mais coupée du monde, elle ignore encore tout de la mort de sa mère, de son frère et de sa tante. Elle ne l'apprendra que fin 1795...
 
- Devenue "L'orpheline du Temple", Marie Thérèse devient l'objet d'une véritable fascination morbide tant par les républicains que par les royalistes qui en font une "martyre". Ses moindres faits et gestes sont espionnés à travers les fenêtres de sa prison....certains vont même jusqu'à louer des appartements en face de sa cellule pour pouvoir l'apercevoir!
 
- Un accord est trouvé avec l'Empereur d'Autriche qui accepte de libérer des prisonniers républicains contre la remise en liberté de Marie-Thérèse. Elle est libérée le jour de ses 17 ans, le 19 décembre 1795. En quittant la France, elle verses des larmes, ne ressentant aucune haine contre le peuple français comme elle l'écrira dans ses Mémoires.
 
- Exilée à Vienne, elle rencontre sa famille maternelle mais ne peut s'empêcher d'en vouloir à son oncle, l'empereur, de n'avoir rien fait pour sauver Marie-Antoinette. Quant aux nobles issues de l'aristocratie française qu'elle rencontre en Autriche, ils ont tous immigré dès le début de la Révolution...elle les considère donc comme des traitres à la cause de Louis XVI.
 
- En 1799, elle épouse en Lettonie son cousin germain, Louis-Antoine d'Artois, fils d'un frère de Louis XVI, lui aussi en exil. Son propre exil se poursuit en Pologne, puis en Angleterre.
 
- En 1814, à la Restauration, elle revient en France à 36 ans, et tout le monde la surnomme "La Princesse aux yeux rougis"
 
- Lors des Cents Jours et le retour de Napoléon, toute la famille royale s'exile de nouveau...sauf Marie-Thérèse qui harangue les soldats à Bordeaux pour défendre la ville. Napoléon dira d'elle qu'elle était "le seul homme de la famille"
 
- Son mari étant impuissant, elle n'aura jamais d'enfants.
 
- Pendant la 2e Révolution de 1830, et après l'abdication de Charles X, elle est Reine de France pendant 20 minutes...avant que son mari n'abdique à son tour.
 
-  Contrainte de nouveau à l'exil, elle part en Angleterre, l'Ecosse, Prague, puis l'Italie, puis de nouveau l'Autriche.
 
- Marie-Thérèse perd ses deux oncles paternels, Louis XVIII et Charles X. Puis son mari en 1844. A 58 ans, elle devient plus que jamais la dernière Reine de France et de Navarre pour les royalistes.
 
- Elle meurt le 19 octobre 1851  à 73 ans, d'une pneumonie, et sa mort attriste tous les milieux, même chez les républicains. Elle est inhumée en Slovénie, aux côtés des autres membre de la famille royale française en exil.
- Un temps lié à la légende de la "Comtesse des Ténèbres", on a longtemps pensé que ce n'était pas la véritable Marie-Thérèse qui était revenue en France en 1814, mais une autre femme qui aurait volontairement pris sa place pour que Marie-Thérèse finisse sa vie loin du tumulte de la France et des malheurs qu'elle y avait vécu. Des tests ADN récents ont démentis cette thèse.
 
- Lors du démontage de la prison du Temple, on a retrouvé des graffitis qu'elle avait fait dans sa cellule : « Marie-Thérèse-Charlotte est la plus malheureuse personne du monde. Elle ne peut obtenir de savoir des nouvelles de sa mère, pas même d’être réunie à elle quoiqu’elle l’ait demandé mille fois. Vive ma bonne mère que j’aime bien et dont je ne peux savoir des nouvelles. Ô Mon dieu, pardonnez à ceux qui ont fait mourir mes parents. Ô mon père, veillez sur moi du haut du Ciel. Ô mon Dieu, pardonnez à ceux qui ont fait souffrir mes parents. »
 
Véritable victime collatérale de la Révolution et de ses hommes qui n'ont jamais considéré qu'une enfant royale puisse être innocente, Marie-Thérèse a toutefois su se montrer digne toute sa vie, malgré l'accumulation de malheurs.
 
Si cette chronique sur la "Princesse aux yeux rougis" vous a plu (vous avez surement un côté sadique alors...), aimez, commentez, partagez!
 
La semaine prochaine, nous nous plongerons au milieux de quelques duels célèbres, et j'aurais du lourd, du très très lourd!
 
 


dimanche 15 février 2015

J'ai lu : "Ils vivent la nuit" de Dennis Lehane

 
L'histoire :
 
Boston, 1926. En pleine prohibition, l'alcool coule à flots dans les speakeasies et Joe, le plus jeune fils du commissaire adjoint Thomas Coughlin, est bien décidé à se faire une place au sein de la pègre. Il commence par braquer un bar clandestin appartenant à un caïd local et, surtout, commet l'erreur de séduire sa maîtresse. La vengeance ne se fait pas attendre et Joe se retrouve derrière les barreaux. C'est là qu'un vieux parrain, Maso Pescatore, se charge de son "éducation" et que la carrière de Joe va prendre son essor. De la Floride à Cuba, Joe fait son chemin, pavé d'embûches, de luttes et de trahisons, parmi ceux qui "vivent la nuit". Mais au détour du chemin l'attend aussi une grande histoire d'amour.
 
Mon Avis :
 
Vous aimez "Scarface", "Le Parrain", "Il était une fois en Amérique"? Alors vous adorerez ce livre!
Lehane nous fait revivre le Boston des années de la Prohibition et la vie des hors la loi qui vivaient du trafic d'alcool.
 
Le destin de Joe, le héros, est parfaitement classique dans ce genre de littérature, mais le style colle parfaitement et le plaisir de la lecture l'emporte largement. Il y a toute une galerie de personnages qui respectent les codes. L'histoire se déroule sur 10 ans, et j'ai trouvé que les chapitres des différentes périodes s'enchainaient bien.
 
On est ici très loin du style de "Shutter Island" et de son ambiance pesante, pourtant Lehane fait ce qu'il faut pour que le lecteur soit impliqué dans cette histoire de mafia.
 
Et puis un grand merci aux éditions Rivages pour nous offrir des livres sous ce format idéal pour la lecture! La couverture se plie, le toucher est agréable, c'est souple, bref, c'est le nirvana du dévoreur de livre!


lundi 9 février 2015

C'est arrivé un jour #1 : L'incendie du Bazar de la Charité

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on évite les arbres qui tombent avec le vent, soit on lit en toute sécurité "La petite histoire de l'Histoire"

Comme moi j'ai déjà 2 arbres devant la porte, j'ai le plaisir aujourd'hui de pouvoir vous présenter aujourd'hui une nouvelle rubrique : "C'est arrivé un jour". Dans ces articles, nous reviendrons sur un jour marquant de l'Histoire de France ou d'ailleurs, et je vais pouvoir jouer à Pierre Bellemare en vous racontant presque en temps réel ces journées peu ordinaires.

Pour cette première, nous allons voir que parfois, faire la charité peut être mortel.

Nous sommes le 4 mai 1897, en plein Paris dans le 8e arrondissement, et l'une des pires catastrophes urbaines se prépare.
 



Le contexte :

- Depuis 1885, des oeuvres de bienfaisance, souvent gérées par des riches aristocrates qui s'achètent ainsi une bonne concience, organisent le Bazar de la Charité durant lequel des objets sont vendus au profit des plus démunis.

- En 1897, un terrain est prêté gracieusement par un riche banquier pour l'occasion. Endroit idéal car sur ce terrain s'élève un immense hangar en bois de 80m sur 13.

- Les organisateurs décident que le thème de cette année sera "Paris au Moyen-Age". Le Bazar sera donc décoré pour l'occasion en recréant une ruelle du vieux Paris et ses échoppes aux noms évocateurs comme "A la Tour de Nesle" (ce nom doit vous rappeler quelque chose si vous suivez assidument ce blog...); "A la truie qui file"; Au Lion d'or"; "Au chat Botté"...

- Clou du spectacle, le Bazar accueillera pour la première fois la toute nouvelle invention des Frères Lumières : un cinématographe! Pour 30 centimes, les spectateurs pourront assister à la magie des images animés avec des films comme "La sortie des ouvriers à l'usine Lumière de Lyon"; "L'arrivée du train en gare de La Ciotat" ou "L'arroseur arrosé"

- Les ventes doivent se dérouler du 3 au 6 mai. Le 3, tout se passe bien et tout le gratin de Paris vient se montrer pour cette oeuvre de charité.

Le Drame :

Le 4 mai donc, la journée démarre idéalement bien.  Environ 1200 personnes se pressent dans le Bazar dont des personnalités comme la duchesse d'Alençon (la soeur de Sissi Impératrice!), la duchesse de Vendôme, la duchesse d'Uzès...

Vers 16h, la duchesse d'Alençon qui préside un stand, dit à sa voisine "J'étouffe!". Cette dernière répond : "Si un incendie éclatait, ça serait terrible!"

Quelques minutes plus tard, dans la cabine du technicien qui s'occupe du cinématographe, la lampe du projecteur qui fonctionne à l'éther est vide. Le projectionniste décide alors de refaire directement le plein quand son assistant a la merveilleuse idée de craquer une allumette pour y voir plus clair... Les vapeurs d'éther s'enflamment immédiatement et malgré les efforts des deux maladroits pour éteindre le feu, rien n'y fait. Il se propage déjà à une vitesse effrayante.

Le duc d'Alençon, prévenu du départ de feu, commence à faire évacuer discrètement les invités par la porte principale. Mais il est déjà trop tard...

Soudain, en quelques minutes, un rideau prend feu, enflamme les boiserie, puis se propage au plafond couvert de velum goudronné. Les échoppes médiévales, toute en bois, rubans, chiffons, tapisserie et dentelles font le bonheur des flammes qui dévorent tout avec un appétit sans limite.

La panique se propage alors comme une trainée de poudre, et le calme mondain cède la place au chacun pour soi. On court, on se piétine, on écrase, pour sortir au plus vite de cet enfer. Les femmes, engoncées dans leur longues robes sont désavantagées et chutent en marchant sur leurs vêtements. Celles qui tombent sont piétinées par la foule.

La duchesse d'Alençon, qui aide des gens à s'enfuir dit à l'une de ses amies, la comtesse Mathilde d'Andlau "Fuyez! Ne vous occupez pas de moi. Je partirais la dernière"

Quelques invités voyant que la porte principale est désormais inaccessible, rebroussent chemin et tentent de fuir par la cour intérieur qui donne sur les cuisines de l'Hôtel du Palais. Les cuisiniers présents parviennent à desceller 3 barreaux des fenêtres à extirper du brasier quelques personnes, trop peu...

Pour les centaines d'autres, c'est le piège. Le hangar est un immense brasier. Le faux plafond fini par s'écrouler enflammé sur une partie de la foule. On imagine les cris, la peur, la fumée.

La duchesse d'Alençon, réfugiée près de religieuse là où se trouvait son stand, prend dans ses bras la jeune comtesse de Beauchamp pour lui masquer la mort qui l'attend. Une religieuse dit "O Madame, quelle mort!" La duchesse répond dignement "Oui mais songez que dans quelques minutes, nous verrons Dieu!"

Dans la rue, des passants courageux tentent d'aider les gens pris au piège. L'un des hommes présents, va sauver plusieurs enfants, mais ne pourra rien faire pour les autres. Il témoigne le lendemain, expliquant qu'il a vu des bras sortir d'une fenêtre. Quand il a voulu les tirer pour sortir la personne du Bazar, il ne lui ai resté dans les main que des lambeaux de peau, de la chair brûlée et un doigt...

Quinze minutes après le début de l'incendie, le bâtiment s'effondre. Tout est fini. Le spectacle est désolant, offrant une vision d'apocalypse : des monceaux de cadavres calcinés s'entassent là où se dressait une heure auparavant le décor somptueux du Bazar.

Cette catastrophe a fait au total 124 victimes dont 118 femmes pour la majorité issue des familles aristocratiques du tout Paris. On sent que le bon vieux "les femmes et les enfants d'abord" n'a pas vraiment été respecté...

Parmi les victimes "indirect", le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe 1er, fera une crise cardiaque en apprenant la mort de la duchesse d'Alençon, la sœur de Sissi, et épouse de son neveu, auquel le duc était extrêmement attaché.

Les conséquences :

Considéré comme principale cause de l'incendie, le cinématographe failli disparaitre à jamais! Une loi interdit un temps l'utilisation des projecteurs. Le cinéma va donc trouver un nouvel élan à l'étranger, du côté de l'Amérique...et la France prendra un retard considérable dans la création de films...

Les frères Lumières vont pourtant inventer rapidement une lampe électrique qui évitera tout risque d'incendie.

Ce drame sera également à l'origine de la réglementation sur la sécurité, l'évacuation et les matériaux des lieux publics.

Si cette chronique enflammée vous a plu, aimez, commentez, partagez!

La semaine prochaine, nous reviendrons sur le destin d'une femme qui n'a pas été épargnée par l'Histoire, et j'aurais du lourd, du très très lourd!

samedi 7 février 2015

J'ai lu : "Mourir sur Seine" de Michel Bussi

 
 
L'histoire :
 
Sixième jour de l Armada. Un marin est retrouvé poignardé au beau milieu des quais de Rouen ! Quel tueur invisible a pu commettre ce crime impossible ? Quel étrange pacte semble lier les matelots du monde entier ? De quels trésors enfouis dans les méandres de la Seine sont-ils à la recherche ? Quel scandale dissimulent les autorités ? Une implacable machination qui prend en otage 8 millions de touristes.
 
Mon Avis :
 
Un grand merci aux éditions des Falaises pour m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de Mass Critique.
 
C'est le 4e Bussi que je lis, et j'étais vraiment impatient de ressentir à nouveau ce sentiment de course effrénée à la vérité que j'avais eu  chaque roman de cet auteur. Comme il le dit lui même, il emmène le lecteur jusqu'au bord du précipice, le lâche, puis le retient au dernier moment. Lire un Michel Bussi, c'est exactement ça.
 
On retrouve ici tous les ingrédients qui font le sel des précédents livres : le rythme intense, les héros attachants, des suspects à la pelle, une intrigue tordue. De ce côté là, aucune déception.
 
Le cadre est également bien choisi. L'intrigue se déroule à Rouen, ville que je ne connais pas du tout mais que j'ai maintenant vraiment envie de visiter! L'auteur sait nous faire aimer sa Normandie, et je pense qu'un jour je ferais un tour spécial Bussi du côté de Ypres et de Rouen.
 
C'est bien écrit, il y a de multiples rebondissement, on dévore les pages, bref, c'est un page-turner efficace et solide.
 
Là où j'ai ressenti un poil de déception, et c'est pourquoi je n'ai pas mis 5 étoiles, c'est que la révélation finale semble tout droit sortie du chapeau magique des twists improbable avec le grand classique du méchant qui raconte toute sa vie au lieu de tuer le héros...
 
Hormis cette petite réserve que l'on oublie vite, ce roman reste une excellente lecture, idéal pour la plage et / ou les vacances.
 
Vivement le prochain!!
 


lundi 2 février 2015

Une femme dans l'Histoire #6 : Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt "La lionne de la Révolution"

Aujourd'hui c'est lundi, et le lundi, soit on se dit que le hand c'est quand même vachement mieux que le foot, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".

Comme moi j'attend toujours que Claude Onesta m'appelle en équipe de France, j'ai le plaisir aujourd'hui de pouvoir vous parler de la 3e égérie du parti Girondin durant la Révolution, après Manon Roland et Olympe de Gouges : Anne-Josèphe Terwagne

Nous verrons que comme les 2 premières dont vous connaissez maintenant l'histoire, Anne-Josèphe fut une véritable pionnière du combat pour l'égalité des sexes, dans un registre et avec des méthodes certes différentes.

alt=Description de cette image, également commentée ci-après
 


Mais qui es-tu Anne-Josephe?
 
- Elle né le 13 août1762 dans la province de Liège, de parents modestes.
 
- Sa mère meurt alors qu’elle a 5 ans. Après avoir vécu chez différentes tantes, elles entre brièvement au couvent, puis devient vachère à 14 ans, avant de trouver une place de servante dans une maison bourgeoise.
 
- Belle, elle devient une demi-mondaine (une prostituée de luxe quoi), ce qui lui permet à 17 ans d’être remarquée par une riche anglaise qui en fait sa dame de compagnie.
 
- Elle vit ensuite à Londres puis Paris et tente d’entamer une carrière de chanteuse, principalement en Italie où elle connait de multiples aventures amoureuses. Un marquis perdra notamment toute sa fortune en se ruinant pour elle…

- Elle séjourne à Naples quand elle apprend que Louis XVI a convoqué les Etats Généraux en mai 1789. Elle se rend alors immédiatement à Paris où elle arrive le 11 mai 1789.

- Elle participe à la Prise de la Bastille, et à la fin de l’assaut, un sabre lui est offert pour son courage. Elle change également son nom en Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt.

- Le 5 octobre 1789, sabre et pistolets en main, elle est à la tête du cortège de femme qui se rend à pied à Versailles pour ramener la famille royale à Paris.

- C’est elle qui présente à Marie-Antoinette les revendications du peuple. On imagine l’entrevue courtoise et cordiale dans une chaleureuse ambiance de camaraderie...

- Connue dans tout Paris comme « l’Amazone Rouge » ou « la Furie de la Gironde », elle tient un salon politique où se croisent Desmoulins, Sieyes, Petion, Brissot, Fabre d’Eglantine (lui vous le connaissez forcément, c'est celui qui a écrit la chanson "Il pleut bergère"!)

- Fin 1790, endettée et accusée d’avoir commis des excès lors de la marche à Versailles, elle fuit Paris et se réfugie à Liège où elle est arrêtée par les troupes autrichiennes qui la soupçonnent de comploter pour assassiner Marie Antoinette.

- Elle est alors enfermée pendant 9 mois dans une forteresse du Tyrol, avant d’être libérée par l’Empereur autrichien en 1791.

- En janvier 1792, elle revient à Paris où sa captivité chez l'ennemi autrichien a fait d’elle une superstar et une héroïne.

- Au printemps de cette même année, les guerres révolutionnaires commencent. Elle milite pour la création de « phalanges amazones », des troupes armées composées uniquement de femmes. Un peu bourrine la Anne-Josèphe quand même !

- Le 10 aout 1792, elle participe à la prise du château des Tuileries et pousse la foule à massacrer François-Louis Suleau, qu’elle désigne volontairement comme un abbé pour que le peuple le tue. Elle avait en effet quelques comptes à régler avec lui, car il avait été à l’origine d’un journal contre révolutionnaire en Belgique. Suleau parviendra à lui arracher son sabre avant que la foule ne le massacre. A l’initiative d’Anne Josèphe, la tête du pauvre malheureux sera promenée au bout d’une pique devant la famille royale.

- Le 13 mai 1793, le parti Girondins connait ses dernières heures. Prise violemment à parti par des femmes Jacobines à l’Assemblée Nationale, elle est dénudée publiquement puis fessée jusqu’à l’intervention de Marat qui fait cesser le châtiment.

La fin :

- L'épisode humiliant et traumatisant de la fessée publique la fait plonger dans la folie, ce qui lui fait échapper à la guillotine, contrairement aux autres égéries Girondines qu’étaient Olympe de Gouges
et Manon Roland exécutées les 3 et 8 novembre 1793.

- Elle est alors internée à la Salpêtrière, où elle restera pendant 23 ans. Obsédée par le sang de
Suleau, elle vie nue et se verse de grands baquets d’eau glacée sur le corps.

- Toujours internée, elle meurt le 23 juin 1817 à 55 ans.

- Son image d’Amazone perpétuellement armée de sa paire de pistolet et de son sabre, aurait servi de modèle à Delacroix pour son célèbre tableau « La Liberté guidant le peuple ».


Tu aurais pu t'habiller un peu pour sortir Anne-Josèphe...


- Elle a également inspiré Baudelaire pour « Les Fleurs du Mal »

Excessive, Anne-Josèphe a pourtant contribué à sa manière a faire avancer l'égalité hommes-femmes notamment en montrant que les femmes pouvaient aussi se battre aux côtés des hommes même en temps de guerre.

Si vous avez aimé cette chronique sur une femme qui est allé au bout de ses combats, aimez, commentez, partagez!

La semaine prochaine, nous changerons complétement de thème et d'époque, et nous découvrirons que parfois être charitable peut être fatal...et j'aurais bien sûr du lourd, du très très lourd.