lundi 2 février 2015

Une femme dans l'Histoire #6 : Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt "La lionne de la Révolution"

Aujourd'hui c'est lundi, et le lundi, soit on se dit que le hand c'est quand même vachement mieux que le foot, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".

Comme moi j'attend toujours que Claude Onesta m'appelle en équipe de France, j'ai le plaisir aujourd'hui de pouvoir vous parler de la 3e égérie du parti Girondin durant la Révolution, après Manon Roland et Olympe de Gouges : Anne-Josèphe Terwagne

Nous verrons que comme les 2 premières dont vous connaissez maintenant l'histoire, Anne-Josèphe fut une véritable pionnière du combat pour l'égalité des sexes, dans un registre et avec des méthodes certes différentes.

alt=Description de cette image, également commentée ci-après
 


Mais qui es-tu Anne-Josephe?
 
- Elle né le 13 août1762 dans la province de Liège, de parents modestes.
 
- Sa mère meurt alors qu’elle a 5 ans. Après avoir vécu chez différentes tantes, elles entre brièvement au couvent, puis devient vachère à 14 ans, avant de trouver une place de servante dans une maison bourgeoise.
 
- Belle, elle devient une demi-mondaine (une prostituée de luxe quoi), ce qui lui permet à 17 ans d’être remarquée par une riche anglaise qui en fait sa dame de compagnie.
 
- Elle vit ensuite à Londres puis Paris et tente d’entamer une carrière de chanteuse, principalement en Italie où elle connait de multiples aventures amoureuses. Un marquis perdra notamment toute sa fortune en se ruinant pour elle…

- Elle séjourne à Naples quand elle apprend que Louis XVI a convoqué les Etats Généraux en mai 1789. Elle se rend alors immédiatement à Paris où elle arrive le 11 mai 1789.

- Elle participe à la Prise de la Bastille, et à la fin de l’assaut, un sabre lui est offert pour son courage. Elle change également son nom en Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt.

- Le 5 octobre 1789, sabre et pistolets en main, elle est à la tête du cortège de femme qui se rend à pied à Versailles pour ramener la famille royale à Paris.

- C’est elle qui présente à Marie-Antoinette les revendications du peuple. On imagine l’entrevue courtoise et cordiale dans une chaleureuse ambiance de camaraderie...

- Connue dans tout Paris comme « l’Amazone Rouge » ou « la Furie de la Gironde », elle tient un salon politique où se croisent Desmoulins, Sieyes, Petion, Brissot, Fabre d’Eglantine (lui vous le connaissez forcément, c'est celui qui a écrit la chanson "Il pleut bergère"!)

- Fin 1790, endettée et accusée d’avoir commis des excès lors de la marche à Versailles, elle fuit Paris et se réfugie à Liège où elle est arrêtée par les troupes autrichiennes qui la soupçonnent de comploter pour assassiner Marie Antoinette.

- Elle est alors enfermée pendant 9 mois dans une forteresse du Tyrol, avant d’être libérée par l’Empereur autrichien en 1791.

- En janvier 1792, elle revient à Paris où sa captivité chez l'ennemi autrichien a fait d’elle une superstar et une héroïne.

- Au printemps de cette même année, les guerres révolutionnaires commencent. Elle milite pour la création de « phalanges amazones », des troupes armées composées uniquement de femmes. Un peu bourrine la Anne-Josèphe quand même !

- Le 10 aout 1792, elle participe à la prise du château des Tuileries et pousse la foule à massacrer François-Louis Suleau, qu’elle désigne volontairement comme un abbé pour que le peuple le tue. Elle avait en effet quelques comptes à régler avec lui, car il avait été à l’origine d’un journal contre révolutionnaire en Belgique. Suleau parviendra à lui arracher son sabre avant que la foule ne le massacre. A l’initiative d’Anne Josèphe, la tête du pauvre malheureux sera promenée au bout d’une pique devant la famille royale.

- Le 13 mai 1793, le parti Girondins connait ses dernières heures. Prise violemment à parti par des femmes Jacobines à l’Assemblée Nationale, elle est dénudée publiquement puis fessée jusqu’à l’intervention de Marat qui fait cesser le châtiment.

La fin :

- L'épisode humiliant et traumatisant de la fessée publique la fait plonger dans la folie, ce qui lui fait échapper à la guillotine, contrairement aux autres égéries Girondines qu’étaient Olympe de Gouges
et Manon Roland exécutées les 3 et 8 novembre 1793.

- Elle est alors internée à la Salpêtrière, où elle restera pendant 23 ans. Obsédée par le sang de
Suleau, elle vie nue et se verse de grands baquets d’eau glacée sur le corps.

- Toujours internée, elle meurt le 23 juin 1817 à 55 ans.

- Son image d’Amazone perpétuellement armée de sa paire de pistolet et de son sabre, aurait servi de modèle à Delacroix pour son célèbre tableau « La Liberté guidant le peuple ».


Tu aurais pu t'habiller un peu pour sortir Anne-Josèphe...


- Elle a également inspiré Baudelaire pour « Les Fleurs du Mal »

Excessive, Anne-Josèphe a pourtant contribué à sa manière a faire avancer l'égalité hommes-femmes notamment en montrant que les femmes pouvaient aussi se battre aux côtés des hommes même en temps de guerre.

Si vous avez aimé cette chronique sur une femme qui est allé au bout de ses combats, aimez, commentez, partagez!

La semaine prochaine, nous changerons complétement de thème et d'époque, et nous découvrirons que parfois être charitable peut être fatal...et j'aurais bien sûr du lourd, du très très lourd.

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