lundi 25 mai 2015

Focus sur...#6. Les pires empereurs romains "J'chuis qu'un dingue dans tête"


Aujourd’hui c’est lundi. Et le lundi, soit on se demande ce qu'il faut faire pour gagner l'Eurovision, soit on lit « La petite histoire de l’Histoire »

Comme moi j'écoute encore Marie Myriam, j’ai le plaisir de vous parler aujourd’hui non pas d’un mais de 6 personnages historiques. Et sans supplément tarifaire ! Oui madame !

Pour cet épisode 38, nous allons voyager loin dans le temps pour nous rendre au cœur de l’Empire Romain. Et là mes petits amis du 21e siècle, je vous vais vous présenter l’élite de la crème fouettée du panier de cerise pour gâteaux, le top du top de l’époque : les empereurs !

Oui mais dit comme ça, ça a l’air un peu chiant…Alors, comme je vous connais bien, je vous ai préparé une sélection des empereurs romains les plus fous qui ont régné. Et croyez moi, vous n’allez pas en revenir indemne ! Restez bien jusqu'à la fin, le dernier est mon petit favori!

La machine à remonter le temps a mis sa plus belle toge et révisé son latin : Allez, c’est parti !


On commence par le plus connu : Néron, qui règne de 54 à 68.


Son côté « différent » :

* Il empoisonne son frère adoptif
 
*Il répudie sa 1ere épouse, la fait décapiter, et offre sa tête à sa nouvelle femme, Popée, qui se servira du « trophée » pour planter ses épingle à cheveux…
 
* Au cours d'une dispute, il finit par tuer également Popée, alors enceinte: il lui fracasse la tronche et tue le fœtus à coup de pied
 
* Mais pris de regret, il tombe un jour sur un jeune garçon qui ressemble à Popée…il le fait castré, le travesti et le force à l’épouser
 
* Il fait tuer sa mère, son percepteur, et pousse au suicide bon nombre de sénateurs et généraux
 
* Après l’incendie de Rome, il accuse les Chrétiens d’en être responsables, et en fait bruler vifs la nuit dans les jardins du palais pour lui servir d’éclairage !
 
* Contraint au suicide suite à une révolte de légionnaire, il s’écrie en mourant : « Quel artiste meurt avec moi ! »


Commode, qui règne de 180 à 192


Son côté « différent » :

* Passionné de combats de gladiateurs, il ne s’intéresse pas du tout à son rôle d’Empereur et passe ses journées dans l’arène à combattre
 
* Il est persuadé d’être la réincarnation d’Hercule, alors il se promène vêtu d’une peau de lion, une massue à la main
 
* Outre les combats de gladiateur, ce qu'il aime Commode, c'est décheniller de l'animal à tour de bras. Il passe des journées à décapiter des lions, massacrer des éléphants etc...et il oblige les sénateurs à assister au spectacle. Un jour, il décapite une autruche, et brandi la tête ensanglantée vers les sénateurs en leur disant "Bientôt, ce sera votre tour"
 
* Empoisonné par son secrétaire et son préfet, il est tellement bourré ce jour là qu’il vomit le poison…il faudra que les conspirateurs l’étranglent pour l’achever... pas commode...
 
* Rien à voir, mais c'est lui le méchant dans "Gladiator" de Ridley Scott

Domitien, qui règne de 81 à 96
 


Son côté « différent » :
 
* Il passe une grande partie de sa vie à essayer de tuer son frère
 
* Il adore transpercer les mouches avec une aiguille…
 
* Il se fait modestement appeler « Maître des Dieux »
 
* Il fait recouvrir les murs de son palais de miroirs pour surveiller ses arrières au cas où on tenterait de l’assassiner
 
* Il couche avec de nombreuses prostituées, dont sa propre nièce
 
* Il fini assassiné (pas efficaces les miroirs…) et le Senat vote le Damnatio Memoriae : on détruit toute les statues le représentant et on efface toute mention de son nom comme s’il n’avait jamais existé
 
Caracalla, qui règne de 211 à 217
 
Ouuuuh qu'il a l'air sympa!


Son côté "différent" :
 
* Pour ne pas partager le pouvoir, il tue son propre frère d'un coup de glaive à la gorge alors que celui-ci était dans les bras de leur mère
 
* Il se livre ensuite à une série de meurtres pour épurer Rome, environ 20 000 personnes...
 
* En visite à Alexandrie, il n'apprécie pas vraiment que les statues le représentant soit livrées avec du retard, alors il rassemble 15000 personnes sur une place et les fait massacrer par son armée.
 
* En guerre contre les Parthes, il finit par demander la main de la fille de leur roi pour conclure la paix. Le jour des noces, quand toute l'élite Parthe est réunie, Caracalla ordonne à son armée de tuer tout le monde (c'est une manie chez lui!)
 
* Il est assassiné à Haran en Turquie, d'un coup de glaive en 217.
 
 
Elagabal, qui règne de 218 à 222
 


Son côté « différent » :

* Neveu de Caracalla, il devient empereur à 14 ans, et visiblement…c’était trop tôt, il n’était pas prêt !
 
* Né en Syrie, il ramène de sa région natale une pierre noire mystique. Il exige qu’elle soit transportée jusqu’au palatin dans un char en or, attelé à des chevaux blancs qui sont conduits à reculons jusqu’au temple ! (sans radar de recul, balaise la prestation !)
 
* Afin de concevoir des enfants divins, il enlève une prêtresse Vestale qu’il viole (alors qu’elle doit rester vierge)… devant l'indignation du peuple romain après ce geste, il renonce à l’épouser.
 
* Pas plus mal, car il préfère de loin les hommes… Il charge ses employés de recruter dans la ville les hommes les mieux membrés, car il aime par-dessus tout se travestir en Vénus et servir de femme lors d’orgies homosexuelles
 
* Il cherche durant toute sa courte vie un moyen de se faire castrer sans douleur et d’être doté d’organes génétiques féminins
 
* C’est un petit plaisantin, et l’une de ses blagues favorites est vraiment, mais alors vraiment marrante : lors des orgies, ses invités se réveillent parfois dans des cages aux côtés de lions, panthères, ours…on imagine la terreur !
 
* Il est assassiné (noooooon ??) à 18 ans lorsque l’armée apprend qu’il cherche à tuer son propre cousin. Et la pierre noire retourne (en marche avant) en Syrie !


Caligula, qui règne de 37 à 41 (mon chouchou!):
 
Il ne vous fait pas penser à Joffrey dans Game of Thrones?


Son côté « différent » :

* En fait, au départ, c’est plutôt un bon Empereur…et puis un jour il tombe malade, et à son réveil…il a pété une durite
 
* Il se prend pour un Dieu et envisage de remplacer toute les statues de Rome par les siennes !
 
* Il couche avec ses sœurs, et avec les femmes des autres qui n’ont rien à dire s’ils ne veulent pas finir assassinés…
 
* Il fait assassiner sa grand-mère, son cousin, des sénateurs…même le roi de Maurétanie qui avait eu le malheur de venir le voir habillé en pourpre, couleur réservée à l’empereur !
 
* Il adore annoncer que les greniers à blé de la ville sont vides pour assister aux émeutes de panique…quel farceur !
 
* Insulté par un romain, il fait exécuté toute la petite famille du monsieur…mais l’une des fillette a 7 ans…Or, il est interdit  dans la culture romaine de tuer une jeune fille vierge…Pas de soucis, Caligula la viole avant de la tuer.
 
* Au cours d’un repas, il éclate de rire. Quand on lui en demande la raison, il répond « Je viens juste de penser que d’un seul mot, je peux tous vous faire décapiter » Ah ah ah, on se marre bien lors des soirées avec Cali !
 
* Il dit d’ailleurs souvent à ses maitresses « Une si jolie nuque sera tranchée dès que j’en donnerais l’ordre »
 
* A grands frais, il envoie ses légions en Grande Bretagne pour…ramasser des coquillages sur la plage !
 
* Lors des jeux du cirque, il fait fermer les portes des arènes et laisse cuire les spectateurs en plein soleil…à tel point que certains font semblant d’être morts pour être évacués !
 
* Il adore tellement son cheval qu’il lui fait construire une maison avec mangeoire en ivoire, lui attribue des serviteurs, du mobilier…
 
* Il termine sa vie comme les autres, assassiné, battu à mort par les soldats de sa garde. En mourant, il crie « Je suis toujours vivant !! »…comme dans les films d’horreur !
 

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La semaine prochaine, je vous donne rendez-vous pour l'épisode 39. Nous franchirons l'Atlantique et nous ferons un sacré bond dans le temps pour un épisode "Ca s'est passé un jour". Et bien sûr, j'aurais du lourd, du très très lourd!

lundi 18 mai 2015

Portrait de Roi #5. Charles IX de France "Un histoire de sang"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on fête le titre "surprise" de champion de France du PSG, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".

Comme moi je trouve que le foot c'est nul quand le PSG gagne, j'ai le plaisir de pouvoir vous faire le portrait d'un roi de France comme on les aime ici : nul, fou, et qui fini mal. Oui, vous êtes de petits sadiques, je le sais bien.

Charles IX, car c'est de lui dont il s'agit mais en même temps c'est marqué dans le titre, n'aura pas eu une vie bien longue, mais cela lui aura suffit à entrer dans l'Histoire...mais pas forcément par la grande porte!

La machine à remonter est réglée pour un départ un pleine guerre de religion, direction le 16e siècle : Allez, c'est parti!

 
Mais qui es-tu Charly?
 
* Il est né le 27 juin 1550 à St Germain en Laye. Son père, c'est Henri II, celui qui va mourir 9 ans plus tard lors d'un tournoi, se prenant une lance en pleine poire. Sa mère, c'est la non moins célèbre et tout à fait sympathique Catherine de Médicis.
 
Juste pour illustrer l'enfance heureuse et joyeuse de Charles : sa maman

* Alors donc, quand il a 9 ans, son père meurt dans d'atroce souffrance. Du coup, c'est son frère aîné, François II qui monte sur le trône à 14 ans en 1559.
 
* Oui mais voilà...le pauvre François est déjà chétif, malade, et meurt seulement 1 an plus tard. Voilà donc notre Charles couronné Roi de France en 1560 à l'âge de 10 ans seulement!
 
* En réalité, c'est maman Médicis qui tient les reines du Royaume d'une main de fer. Faible psychologiquement, Charles est sous la coupe de cette femme de poigne.
 
* Pour asseoir son autorité et tenter d'apaiser les conflits religieux entre catholiques et protestants, Catherine de Médicis fait faire un tour de France à Charles. Là, il constate que selon les régions, l'année ne commence pas à la même date. Ainsi, quand à Lyon l'année démarre en février, une bonne partie du Royaume lui démarre l'année en avril. Pas pratique tout ça pour caler des RDV chez le dentiste! Alors Charles il prend une grande décision et ordonne que l'année commence le 1er janvier partout en France dès l'année 1564! Et VLAN, le réveillon 1 semaine après Noel, c'est lui!
 
* Du coup, 2e héritage que nous avons de lui : vu que l'année ne commence plus le 1er avril, les gens ont pris l'habitude de se faire des blagues ce jour là, puisqu'avant on s'offrait souvent de la nourriture pour fêter la fin du carême, on va se mettre à offrir de faux poisson pour un faux début d'année : et re-VLAN : c'est le poisson d'avril! Balaise Charles!
 
* En 1572, afin de réconcilier les catholiques et protestants qui se foutent sur la gueule depuis plusieurs année, le Roi marie sa jeune sœur Marguerite au protestant Henri de Navarre (futur Henri IV). Tout le gratin des deux partis est réuni à Paris. C'est là qu'à lieu une tentative d'assassinat sur Coligny, membre du conseil du Roi et protestant. Catherine de Médicis voulait en effet stopper l'influence de ce dernier sur le jeune Charles.
 
* Les protestants sont furieux. Voyant là une excellente occasion de grandement les affaiblir, Catherine de Médicis et son autre fils vont pousser Charles IX a donner un ordre terrible. D'abord réticent à cette idée, il va finir par céder sous la pression : il ordonne qu'on ferme les portes de la ville et qu'on tue tous les protestants. Il dira "Qu'on les tue tous, qu'il n'y en ait plus un pour venir me le reprocher"
 

 
* La nuit du 24 août 1572, c'est le massacre de la St Barthélémy. Partout dans les rues de Paris, on tue, on défenestre, on massacre à tour de bras ceux qui sont protestants ou qui les cache. Les corps sont jetés dans la Seine, hommes, femmes, enfants, à tel point que l'eau se teinte d'un rouge écarlate. On compte environ 3000 morts. Seuls le Prince de Condé et Henri de Navarre échappe de peu à la mort.
 
* Après cet évènement, Charles ne parviendra pas à se défaire de la culpabilité et du sang qu'il a indirectement sur les mains. Il va sombrer petit à petit dans la folie, victime d'insomnie et d'hallucinations de plus en plus fréquentes.
 
* On raconte qu'il joue du cor de chasse dans les couloirs du Louvre à s'en faire éclater les poumons. Il se prend de passion pour les jeux sanglants, exigeant qu'on lâche des lapins dans les châteaux pour les chasser
* En visite royale, il peut sur un coup de tête égorger les animaux de toute une ferme. De nombreuses indemnités sont versées à de pauvres fermiers qui ont vu leur troupeau décimé par le roi fou.
 
* Pendant les parties de chasse, il arrive à Charles de caresser ses chiens qu'il adore, puis l'instant d'après, les égorger sans raison...
 
* Il ne gouverne quasiment plus, sa mère se chargeant de toute les décisions politiques.
 
La fin :
 
* A partir de 1573, il est pris de vomissement sanglants et s'affaiblit de plus en plus
 
* En 1574, il est transporté à Vincennes pour y être soigné, mais rien n'y fait. On lui indique que le comte Montgomery, celui qui a tué son père lors du tournoi de 1559, a été fait prisonnier. Il ne manifeste aucun sentiment et déclare "Tout les choses humaines ne me sont plus rien"
 
* Le 28 mai, respirant difficilement et souffrant le martyr, Charles IX voit sa fin arriver. Il transpire abondamment et sa peau suinte de sang, ce qui le rend encore plus fou. Il a peur, il est terrorisé, il dit à sa nourrice : "Nourrice, nourrice, que de sang autour de moi ! N'est-ce pas celui que j'ai répandu ?"
 
* Le 30, la fièvre ne le quitte plus. Il meurt dans la journée, probablement de tuberculose et de pleurésie. Il était à la veille de son 24e anniversaire.
 
Dans la Reine Margot, c'est Jean Hugues Anglade qui joue Charles IX. La scène de son agonie est terrible!

 
* N'ayant eu aucun garçon de son mariage avec Elisabeth d'Autriche, c'est son frère, duc d'Alençon qui va monter sur le trône sous le nom d' Henri III...trône sur lequel il mourra poignardé pendant la grosse commission en 1589...famille un peu de looseurs non?
 
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La semaine prochaine, nous partirons vers l'Empire Romain et j'aurais du lourd, du très très lourd!

lundi 11 mai 2015

Focus sur...#5. Gilles de Rais "Aucun lien avec Odile"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on fait des visites diplomatiques à Cuba, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".
 
Comme moi je fume pas de cigare, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui de l'un des pires personnages de l'Histoire de France et qui reste connu la plupart du temps comme le premier serial killer identifié au monde.
 
Vous vous rappelez de François l'Olonnais? Eh bien, le personnage que nous allons étudier est encore plus méchant! Plus effrayant que Dark Vador, plus vicieux que Marc Dutroux, plus sadique que l'écoute du dernier album de Patrick Fiori, je vous présente Gilles de Rais!
 
La machine a remonter le temps a réuni tout son courage pour vous emmener dans cet épisode 37 : aller, c'est parti!
 
 
Il est pas beau comme ça mon Gilou?
Mais qui es-tu Gilles?
 
* Tout commence bien pour le petit Gilles, qui né durant l'année 1405 du côté de la Bretagne et porte le titre de Baron de Retz et moult autres titres de chevalier.
 
* Après quelques faits d'arme sur les champs de bataille, et malgré la situation précaire du roi de France Charles VII en 1420, Gilles choisi pourtant de rester fidèle à son souverain. En résumé pourtant à ce moment de l'Histoire, la France va mal...on est en plein milieu de la guerre de Cent Ans, et le territoire français est réduit à quelques possessions au sud de la Loire. Les Anglais, après leur victoire à Azincourt, domine la majeur partie de notre beau pays. Pire, le roi fou Charles VI a désigné le roi d'Angleterre comme son seul héritier au détriment de son fils légitime, Charles VII. Celui-ci est contraint de se réfugier à Bourges parmi ses derniers fidèles, et n'est reconnu Roi de France que par une poignée de seigneurs. Les défaites militaires s'enchainent, le roi n'a toujours pas été sacré à Reims, bref, ça sent quand même le pâté!
 
* Mais tout change en 1429. Une jeune pucelle se présente au roi au château de Chinon. Gilles de Rais est présent auprès du roi, au côté des autres capitaines. Il assiste ainsi à la rencontre entre Charles VII et Jeanne d'Arc qui promet au souverain de bouter l'anglais hors de France.
 
* Pas convaincu le Gilles, il accompagne tout de même Jeanne et son armée sur la route d'Orléans, pour lever le siège qui affame la ville.
 
Dans le film de Luc Besson, Vincent Cassel prête ses traits à Gilles de Rais

 
* Bingo! Jeanne, bravement épaulée par Gilles, contraint les anglais à quitter le siège d'Orléans et à se replier! Ce haut fait d'armes fait de Gilles un héros, au point que Charles VII l'autorise à porter la fleur de lys sur ses armoiries! La route vers Reims est libre, le roi peut se faire sacrer.
 
* Le jour J, le 17 juillet 1429, Gilles reçoit l'immense privilège d'être le porteur de la Sainte Ampoule, celle qui contient l'huile sacrée dont le roi doit être oint pour respecter la tradition séculaire et faire de lui le seul et unique Roi de France.
 
* En septembre 1429, il est de nouveau aux côtés de Jeanne d'Arc lors du siège de Paris où la Pucelle reçoit un carreau d'arbalète dans la jambe.
 
* De retour dans son domaine en 1432, Gilles de Rais, désormais Maréchal de France, va se métamorphoser après le décès de son grand père qui était le seul à  parvenir à contrôler ses accès de colère, pour devenir un véritable monstre.
 
Gilles le bling bling :
 
* A son retour de guerre, Gilles va mener un train de vie fastueux, bien au dessus de ses moyens. Cela l'oblige à vendre des domaines. Sauf que Gilles, il veut bien vendre et récupérer l'argent, mais considère que les terres demeurent sa propriété. Ainsi, il va par exemple reprendre par les armes un château qu'il avait vendu.
 
* Voulant reproduire le même schéma, en 1440, il pénètre dans une église de Bretagne, menace le clerc de le tuer si Jean le Ferron, nouveau propriétaire du château, ne lui en ouvre pas les portes immédiatement. Coupable de sacrilège par cet acte, le Duc de Bretagne fait incarcérer Gilles de Rais...et là...les langues se délient.
 
* Il se trouve que des nombreux enfants ont mystérieusement disparus en 1432 et 1440, toujours autour des domaines où Gilles de Rais résidait...
 
Le procès et les terribles aveux :
 
Les ennemis de Gilles de Rais profitent du procès pour sacrilège pour alourdir le dossier d'accusation avec les témoignages sur les enfants disparus.
 
Le 8 octobre, c'est le début du procès. Le 16 et 17, ses complices avouent tout. Le 20, acculé, Gilles Rais passent à sont tour aux aveux, et cela, sans torture préliminaires, ce qui laisse penser que les faits sont réels.
 
Il explique être coupable de la disparition des enfants, en grand nombre dit-il "qu'il ne sait plus", certains parlent de 140, d'autres sources évoquent le chiffre de plus de 800! Principalement des garçons, tous entre 8 et 12 ans...
 
Avec l'aide de ses rabatteurs, Gilles enlevait les enfants et leur faisait subir les pires tortures dans ses différents châteaux.
 
Vous avez l'estomac bien accroché? Voici ce que révèle les minutes du procès :
 
*  Gilles de Rais avoue ressentir une vive excitation sexuelle à la vue du sang. Aussi, il démembre plusieurs de ses victimes, expose parfois les entrailles à l'air libre tandis qu'ils sont encore en vie, ou encore leur écrase la tête avec des bâtons hérissé de clous.
 
* Il confesse ensuite avoir commis le pêché de sodomie avec la plupart de ces enfants, parfois quand ils étaient en vie, le plus souvent pendants qu'ils agonisaient mais toujours poursuit-il "quand ils avaient encore un peu de chaleur"
 
* On franchi encore une étape dans l'horreur. Gilles avait pour habitude de suspendre les enfants à des crochets dans sa chambre.. avant de les descendre, il leur assurait que tout ceci n'était qu'un jeu, afin qu'ils ne pleurent plus. Puis, après leur avoir tranché la gorge, il se masturbait sur les veines du cou ou de la gorge, et sur le sang giclant.
 
* Gilles de Rais précise encore qu'il éprouvait plus de plaisir à voir les têtes tranchées, les membres coupés, à regarder les enfants agoniser qu'à abuser d'eux sexuellement. D'ailleurs, il aimait plus que tout s'asseoir sur leur ventre pendant que la mort les emportait, et que lui riait aux éclats.
 
* Puis, une fois tout cela terminé, il conserve les têtes qu'il juge les plus belles, et les expose un temps dans sa chambre, trouvant là un nouvelle source de plaisir. Après ces horreurs, les serviteurs étaient chargés de nettoyer tout le sang, puis de brûler les corps dans une grande cheminée.
 
Après ces aveux horribles, Gilles de Rais doit renouveler sa confession en public le 22 octobre 1440. Il se présente devant la foule vêtu d'un grand drap rouge, bien loin des atours somptueux du Maréchal de France qu'il était. Il retrace à nouveau son parcours de meurtrier, devant une partie des parents des jeunes disparus, et implore les personnes présentes d'être sévères avec leur enfants, afin dit-il "qu'ils ne deviennent pas comme lui"
 
L'exécution :
 
Le 26 octobre, Gilles de Rais est conduit à l'échafaud avec ses deux complices. Il a demandé à être exécuté le premier afin de servir d'exemple. Là, il ose tomber à genoux devant la foule et lance ": "Ô, Dieu, je vous demande pardon. Ne me punissez pas selon mes péchés, mais selon votre indulgence infinie.  "Je suis votre frère à tous et je suis chrétien. Je vous demande, même à ceux dont j'ai tué naguère les enfants innocents, de prier pour moi, au nom de la Passion de Notre Seigneur, de me pardonner de bon cœur, comme vous entendez vous-même obtenir le pardon de Dieu." Gonflé le gars...
 
Le bourreau le pend rapidement, puis le jette dans le bucher quelques secondes, la famille ayant obtenu qu'il ne soit pas brûlé jusqu'aux cendres afin de pouvoir enterrer le corps.
 
Ses deux complices eux, seront brûlés selon la bonne vieille tradition...
 
Pour la petite histoire, Gilles de Rais et ses tendances perverses sont à l'origine de la légende de Barbe-Bleue.
 
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La semaine prochaine, nous aborderons un sujet un peu plus léger (quoique...) avec un nouveau portrait de roi, et j'aurais du lourd, du très très lourd!

vendredi 8 mai 2015

J'ai lu : "N'éteins pas la lumière" de Bernard Minier

 
L'histoire :
 
" Tu l'as laissée mourir... " Le soir de Noël, Christine Steinmeyer, animatrice radio à Toulouse, trouve dans sa boîte aux lettres le courrier d'une femme qui annonce son suicide. Elle est convaincue que le message ne lui est pas destiné. Erreur ? Canular ? Quand le lendemain, en direct, un auditeur l'accuse de n'avoir pas réagi, il n'est plus question de malentendu. Et bientôt, les insultes, les menaces, puis les incidents se multiplient, comme si quelqu'un cherchait à prendre le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s'effondre. Avant que l'horreur fasse irruption. Dans les ténèbres qui s'emparent de sa vie, la seule lueur d'espoir pourrait bien venir d'un certain Martin Servaz.
 
Mon avis :
 
Troisième enquête de Sevaz, et le pauvre est au fond du gouffre en ce début de roman, on saura pourquoi si on a lu les 2 précédents.
 
Ce 3e volet délaisse un peu la piste Hirtmann pour s'intéresser à une autre enquête où il est question de manipulation mentale.
 
Lorsque j'ai lu ce livre, je suis passé par 3 phases :
La première où je ne pouvais pas m'arrêter de lire car comme d'habitude, Bernard Minier sait parfaitement s'y prendre pour rendre son récit addictif
La deuxième où je me suis rendu compte qu'en fait, il ne se passait pas vraiment grand chose dans l'histoire, et où je me suis demandé alors d'où venait cette envie persistante de connaitre le dénouement
La troisième où en terminant le livre, je me suis dit que comme d'habitude, l'auteur m'avait mené là où il voulait et que même s'il ne s'agissait pas du meilleur de ses romans, il avait réussi à me tenir en haleine pendant 4 jours où je n'ai pas pu lâcher le livre!
 
L'écriture est ciselé pour un page turner efficace, et comme vu plus haut, l'histoire vaut la peine d'être lue, surtout dans son dernier tiers.
 
J'ai hâte de lire le prochain qui semble complétement délaisser le personnage principal habituel.


lundi 4 mai 2015

Focus sur... #4. Les naufragés de l'île Tromelin : "Seuls au monde"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit fait des paris sur le prénom du Royal Baby n°2, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"
 
Comme moi j'ai tout misé sur "Josette", j'ai le plaisir de vous présenter l'épisode 35 de votre série préférée!
 
Nous parlerons cette fois d'un évènement assez méconnu, et pour cause : il ne met pas vraiment en valeur la fraternité et l'égalité...
 
La machine à remonter le temps a fait des provisions en cas de naufrage, c'est parti!

 
Tout commence par un naufrage dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1761, au large de l'île des Sables, à environ 450km à l'est de Madagascar et 535km au nord de la Réunion.
 
Cette nuit là, à la suite d'une erreur de navigation, une frégate française, l' "Utile", se fracasse sur les récifs coralliens de l'île. Sur ce bateau on compte 142 hommes d'équipage et surtout 160 malgaches, hommes, femmes et enfants, qui devaient être conduits sur l'île Maurice en esclavage.
 
L'équipage dans son intégralité et environ 60 esclaves parviennent à gagner le rivage...les autres esclaves périssent noyés dans la cale du bateau où ils étaient enfermés...
 
Pas de bol pour tout le monde, l'île des Sables n'est pas vraiment le paradis du naufragés. On est loin de l'île paradisiaque de Robinson ou de Koh Lanta. Ici, l'île ne mesure que 1700m de longueur, sur 700 maximum de largeur. Pas d'arbres, que des herbes et des broussailles. Très peu d'animaux. Le point culminant est à 7m. Il pleut de janvier à mars, et il y a fréquemment des cyclones très violents en saison chaude. Mmmm ça donne envie hein?
 
 
Dans un premier temps, tout le monde s'organise plutôt pas mal. Les naufragés récupèrent tout ce qu'ils peuvent de l'épave du bateau : bois, outils, quelques vivres... Ils parviennent à creuser un puits pour obtenir de l'eau à peine potable.
 
Le capitaine a perdu la raison suite au naufrage, il est donc remplacé par son premier lieutenant qui organise la construction de deux campements : l'un pour l'équipage, l'autre pour les esclaves. Oui parce que faut pas exagéré quand même, on va pas se mélanger...
 
Avec les restes de l'épave, le premier lieutenant Castellan fait également construire une embarcation sommaire qui sera terminée en 2 mois. Lui et les 122 membres d'équipages encore vivants s'entassent dessus et prennent la mer, abandonnant les esclaves sur l'île sans oublier bien entendu de leur promettre de revenir rapidement les chercher...
 
Tout ce petit monde parvient à gagner l'île Maurice en 4 jours seulement. Seulement le gouverneur local refuse de fournir un bateau au lieutenant Castellan pour retourner chercher les esclaves, malgré plusieurs demande de sa part.
 
Durant le transfert des rescapés à la Réunion, le capitaine décède et le lieutenant Castellan décide de rentrer en France fin août 1762.
 
La nouvelle de l'abandon des esclaves arrive à Paris et agite pendant quelques mois les milieux intellectuels. Puis, tout le monde oublie ces pauvres malgaches car la Guerre de 7 ans prend fin et la Compagnie des Indes a fait faillite.
 
Pourtant, en 1773, un navire qui passe à proximité de l'île des Sables repère les naufragés et les signale aux autorités de l'île Maurice. Cette fois, un bateau est envoyé sur place, mais le sauvetage échoue à cause de mauvaises conditions météo.
 
Un an plus tard, en 1774, un second navire arrive sur place mais ne peut pas non plus s'approcher du rivage. L'équipage parvient tout de même à mettre à la mer une chaloupe avec un marin qui rejoint l'île et les esclaves. Pas de bol, le navire ne pouvant vraiment pas accoster, le marin est à son tour abandonné et laissé avec les esclaves.
 
Ce marin, décidé à ne pas pourrir sur place, fabrique une nouvelle embarcation et prend la mer avec les 3 derniers hommes malgaches encore en vie et 3 femmes. Le radeau n'atteindra jamais aucune terre et disparait en mer en 1775.
 
Le sauvetage :
 
Ce n'est finalement que le 29 novembre 1776, soit 15 ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin accoste sur l'île qui ne porte pas encore son nom et récupère les derniers survivants. Il découvre alors 7 femmes et un bébé de huit mois.

 

 
Ils sont vêtus d'habits en plumes tressés, et ont réussi l'exploit de maintenir un feu allumé pendant 15 ans malgré l'absence de bois sur l'île!
 
Tout ce petit monde est rapatrié sur l'île Maurice, où le gouverneur décide de nommer le bébé Jacques-Moïse (très facile à porter!). La mère de l'enfant, elle, dont le nom malgache est Semiavou, est débaptisée pour être appelée Eve. La grand mère du bébé est appelée Dauphine par le Gouverneur, en l'honneur du nom du bateau ayant recueilli les naufragés. Les deux femmes et l'enfant décident de rester sur l'île Maurice dans la maison du Gouverneur.
 
Les autres rescapés refusent également de repartir à Madagascar (ils ne veulent pas reprendre le bateau??? bizarre!) et restent à demeure sur l'île Maurice.
 
Le chevalier de Tromelin, quand à lui, sera le premier à décrire parfaitement l'île des Sables, et fini par lui donner son nom.
 
 
Aujourd'hui :
 
L'île Tromelin fait actuellement parti des Terres Australes et Antarctiques Françaises, mais est revendiqué par l'île Maurice.
 
Sur l'île, on trouve un phare, une piste d'atterrissage et une station météo.
 
4 expéditions archéologiques ont été menées depuis 2006 : "Opération Esclaves Oubliés", afin de mieux comprendre comment ce groupe de pauvres gens a pu survivre durant 15 ans.
 
Les fouilles ont permis de comprendre que les naufragés avait notamment consommé des tortues, du poisson, des oiseaux, causant de véritables dommages à la faune de l'île. Les chercheurs trouvent aussi trois bâtiments construits avec des blocs de corail et dont l’épaisseur des murs dépassaient un mètre, pour se protéger d'un soleil dardant.
 

 
Le feu est maintenu pendant 15 ans grâce au bois de l'épave de la frégate. Sont retrouvés également six gamelles en cuivres réparées à de nombreuses reprises et un galet servant à affuter les couteaux.
 

 
La quatrième expédition a lieu en septembre/octobre 2013. D'une durée de 45 jours, elle a permis de relever de nombreux outils, des foyers et de comprendre l'aménagement du lieu, réalisé en quatre phases d'habitation.
 

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La semaine prochaine, retour au Moyen-Age. Je vous parlerais du premier tueur en série de l'Histoire, et j'aurais du lourd, du très très lourd!